Agglutinés tels des monstrueuses abeilles métalliques sur une ruche, des milliers de cadenas de toute forme et couleur défigurent le Pont des Arts.
L’infâme coutume fait fureur auprès des freluquets et midinettes de tout âge et pays, convaincus qu’un acte de modeste vandalisme puisse les préserver de l’usure des sentiments.
La pauvre passerelle, victime des furies amoureuses, ploie sous un tel poids et ses parapets sont cassés en plusieurs points.
Que cela soit clair, nous n’avons rien contre le romantisme, mais quand celui-ci revêt les piteux habits de la mièvrerie (quelqu’un dirait même « cucul la praline… ») susceptible de dégrader un monument historique, il est urgent d’extirper la pernicieuse habitude.
Que fait donc la Mairie de Paris ?