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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 00:22

Dernières nouvelles d’Angleterre et d’Italie

 

kateSa Grâce la Duchesse de Cambridge a affronté royalement la déconvenue de rencontrer son double.  Lors de la cérémonie  à la National Gallery de Londres, quel fut l’affreuse surprise pour les fidèles sujets de Sa Gracieuse Majesté de découvrir le portrait officielle de leur future souveraine et bientôt mère d’un prince royal. Le tableau de Paul Emsey ne semble pas du tout rendre justice à l’auguste personne : couleurs froides, traits figés, regard spectral… Dans une autre époque le hardi artiste qu’eusse tenté une telle entreprise aurait disparu à jamais dans les geôles de la Tour, inculpé de félonie et lèse majesté. Las, les mœurs démocratiques de l’Angleterre ne permettent plus de telles solutions radicales et l’aplomb et la bonne éducation de la Duchesse lui ont imposé de sourire et féliciter l’auteur du désastre. Néanmoins, le Royaume a bruissé de perplexité et étonnement, évoquant spectres, lutins et autres êtres maléfiques auxquels le scandaleux portrait semble faire référence : furent évoqués tantôt des personnages récents de la culture populaire (comme le fait le Guardian http://www.guardian.co.uk/culture/charlottehigginsblog/2013/jan/11/kate-portrait-twilight-paul-emsley ), tantôt des figures plus traditionnelles, comme les terribles gouvernantes victoriennes qui hantent la littérature de ce beau pays. Restons donc sur ce terrain et interrogeons-nous avec l’appui du chef d’œuvre d’Oscar Wilde : dans cet ouvrage il est question d’un beau jeune homme qui ne vieillit pas ; son corps demeure intact nonobstant les vices et la luxure, ses traits sont toujours immaculés, tandis que son portrait se couvre de verrues et de plaies. Le portrait de la Duchesse, en revanche, semble déjà représenter un être passé par les vicissitudes d’une bonne partie de la vie, ayant porté plusieurs poids (dont celui de la Couronne ?). Ce tableau est-il donc magique comme celui de Dorian Gray ? Va-t-il catalyser toutes les mutations biologiques de son sujet pour en préserver l’original ? Ou alors, il rajeunira progressivement et le jour (espérons-le lointain !) où la Duchesse sera poussière il nous montrera le visage rayonnant de celle qui était encore Miss Kate Middleton avant d’aller devant l’autel de Westminster ?

 

Un peu plus au Sud de la Vieille Europe, l’Italie va vivre encore une fois une campagne électorale. Loin des souhaits du Professeur Monti, le pays ne devient pas une nation comme les autres, voir « ennuyeuse » : ce ne sera pas, enfin, une confrontation entre idées programmatiques sur l’avenir dusb2.jpg pays, un débat entre personnes civilisées et de bonnes volontés. L’inénarrable Cavalier Berlusconi (dont la passion pour la chirurgie esthétique est bien connue et qui serait ravi de faire vieillir un tableau à sa place) se confirme être toujours l’homme déterminant de la vie politique. Certes, les chances de voir son parti, le Popolo della Libertà, remporter les suffrages et gouvernent sont assez réduites (mais qui sait ? « Le vie del Signore sono infinite « !), toutefois il lui a suffi de se présenter comme chef de la coalition de droite pour redevenir le véritable protagoniste de l’échéance électorale. Silvio Berlusconi est astucieux et n’a plus rien à prouver : il a fondé un empire financier avant ses cinquante ans (donc il a droit à la Rolex fantasmée par Jacques Séguela), il a été plusieurs fois Président du Conseil des Ministres, la ribambelle de filles légères et de procès pour des inculpations différentes et variées n’a pas affaibli son charisme auprès d’environ un quart des électeurs. A chaque intervention télévisuelle il défait ses adversaires, qui, tous, le sous-évaluent. Gagnera-t-il les élections ? Au fond de lui, nous en sommes sûrs, Monsieur Berlusconi ne s’en inquiète absolument pas. Ce qu’il cherche (et qui affirme ouvertement) est de s’amuser : s’amuser à semer le trouble, à susciter les disputes et les réactions de ses alliés et adversaires. Monsieur Berlusconi a tout compris, depuis quarante ans, de la publicité et de la communication. La presse le voulait fini, oublié depuis sa chûte en 2011, sous les coups du spread… Il est revenu, et a imprimé encore une fois sa marque à la politique italienne : on est pour Berlusconi ou contre Berlusconi, mais sans Berlusconi on ne sait pas où se situer dans le panorama politique. Quoi qu’il arrive le 25 février, il a gagné.

 

Crédit images :The Guardian et Google Images

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