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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 21:12

Ou comment ne pas céder à la panique et gouter au plaisir de l’attente.

La crise ! La crise et son cortège de mots obscurs jusqu’à la veille (hier les subprimes, aujourd’hui le rating et le spread) qui résonnent comme des anathèmes en ce début d’année. La crise et ses cassandres qui se complaisent à affoler l’homme de la rue en prospectant des scénarios apocalyptiques qui vont de la dissolution de la zone Euro à la fin de la civilisation occidentale (rien de moins !). La crise qui éclaire une fois de plus le grand mal qui nous afflige. Ce n’est pas le libéralisme, ni le capitalisme sauvage ni la supposée inadéquation des états et des gouvernements. Non, la crise met en lumière autre chose : le manque criant et l’absence chronique de toute connaissance historique.

Il n’est pas de notre intention de vouloir nier ou minimiser les graves problèmes générés par les déséquilibres budgétaires des états européens et les failles et faiblesses du Traité de Maastricht, bien au contraire. Ce qui nous anime en rédigeant ces lignes est simplement la volonté de remettre en perspective les événements récents dans le cadre bien plus vaste de l’histoire européenne, afin de leur redonner leurs juste poids et, surtout, montrer comme il ne s’agisse, en effet, d’une étape.

L’Histoire est une construction humaine, elle suit donc le rythme biologique de la succession des générations. Ignorer l’Histoire, être dépourvus du sens de l’Histoire expose les observateurs au risque de formuler des interprétations erronées et à réagir de façon ignare aux événements, tels les « bon sauvages » de l’imagerie populaire saisis d’effroi face à une orage ou une éclipse de soleil.

Dans la vie quotidienne, l’expérience des choses nous permet d’éviter les erreurs et de relativiser, dans la mesure du possible, la portée des événements. Si nous attrapons une rhume au début de l’hiver, nous savons qu’un peu de repos et un cocktail d’aspirines nous remettrons sur pied et nous ne songeons pas un seul instant à la possibilité d’en mourir. Si au crépuscule nous voyons le soleil disparaitre et le ciel s’assombrir, nous n’avons aucune crainte de la nuit, car nous savons que le lendemain, dès l’aube, la clarté du jour reviendra. Il s’agit là des phénomènes simples et  compréhensibles, mais qui, sans l’expérience et la connaissance, demeureraient terribles et inexplicables. Or voici le point : du fait que la plupart de nos semblables ignore tout de ce qui s’est passé à partir de trente ans avant leur naissance (dans leur esprit confus, du Moyen Age est surgi Napoléon et, après deux guerres mondiales éclatées on ne sait pas comment on arrive à l’ère bénite d’internet..) les événements actuels sont hermétiques et alarmants, dépourvus d’explication rationnelle et porteurs de sombres présages de catastrophes à venir. Pourtant, une élémentaire connaissance de la chronologie des derniers siècles nous offre la plus limpide des explications.

Dans un souci de simplicité et pour ne pas effrayer le plus grand nombre, nous allons limiter notre enquête historique aux deux derniers siècles. Examinons donc la deuxième décennie du 19ème et 20ème siècle :

1810 – 1820. L’Europe connait le paroxysme des guerres napoléoniennes : guerre péninsulaire en Espagne, guerre anglo-américaine de 1812, campagne de Russie, Lipsie, les adieux de Fontainebleau, Waterloo…

1910 – 1920. La Belle Epoque (période bénite, âge d’or de l’humanité !) sombre : guerres balkaniques, course aux armements, attentat de Sarajevo, conflagration européenne, révolution russe… Le tout se soldera par la disparition du Vieux Monde et de l’Europe dans toute sa splendeur.

Quel enseignement tirer de ces deux périodes ? Que les siècles, tout comme les êtres humains, vivent leur crise d’adolescence, dans une explosion brutale qui remet en question les anciens équilibres pour, par la suite, se transformer en un autre équilibre, et retrouver par la suite la prospérité, pour une période plus au moins longue. Regardons maintenant les années récentes :

2010 – 2012. Les pays occidentaux se débattent dans la crise économique, la légitimité du système libéral et mise en doute par des mouvements protestataires plus velléitaires que réfléchis (les soi-disant « indignés »), les hommes (et femmes, vive l’égalité !) politiques les plus populistes, à la recherche de suffrages, lancent des anathèmes contre la finance (qui a remplacé le diable moyenâgeux dans les esprits simples), la révolte gronde dans les pays arabes avec le risque encore plus grand de voir des dictatures infréquentables mais pas trop dérangeantes remplacées par des fanatiques théocratiques. Le 21ème siècle montre les dents et ne veux pas se montrer en retrait par rapport à ses prédécesseurs… Faut-il donc imaginer le pire ? La fin de tout ? L’Armageddon ? Absolument pas ! Après les soubresauts et les secousses d’ajustement, bien qu’elles puissent être brutales, une nouvelle époque d’expansion et de croissance verra le jour. Un peu de patience donc, amis lecteurs : les folles Années Vingt sont devant nous !

 annees-folles.jpg

BONNE ANNE A TOUTES ET A TOUS !

 

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