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14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 18:00

Ont-ils richement hérité ?

Paris, XVème arrondissement, Rue de la Convention

 

Les joies de la promenade dans Paris - n°3
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10 septembre 2013 2 10 /09 /septembre /2013 21:31

Les intermittences du prestige international russe en quelques dates

 

L’intervention de Vladimir Poutine semble apporter une solution diplomatique à la crise syrienne, en évitant une intervention militaire dans laquelle croyaient seulement Barack Obama et François Hollande. Tandis que le monde respire de soulagement et que les bourses fêtent la paix retrouvée (mais pour combien de temps ?), il est incontestable que la Russie vient de réussir son grand retour sur la scène diplomatique mondiale, après une période d’éclipse plutôt long. Hélas, il faut reconnaitre que cet événement majeur s’est produit d’une façon totalement inattendue pour les chancelleries occidentales, complètement dépassées par les enjeux de la guerre civile syrienne et marginalisées à la fois par leurs gouvernements et leurs peuples, depuis des nombreuses années aux prises avec les affres de la crise économique et budgétaire.

La Russie de Poutine, qui se moque éperdument des valeurs libérales du parlementarisme occidental et des protestations folkloriques des Femens et d’autres Pussy Riot, a donc profité du manque de volonté et de coordination des anciens et nouveaux membres de l’Otan pour agir rapidement et plutôt efficacement, dans une partie de poker mondiale où le bluff (quoi d’autres, sinon ?) du soutien militaire au régime de Damas en cas d’attaque a couvert des tractations diplomatiques intenses.

Evidemment, il est encore trop tôt pour esquisser l’évolution du poids diplomatique international de la Russie dans les temps à venir : Vladimir Poutine va-t-il réussir à devenir l’un des arbitres des vicissitudes mondiales au cours des prochaines années, à coté d’une Chine conquérante, d’une Amérique s’étonnant de ne plus être le maitre du monde et d’une Europe qui tâtonne ? Du coté du Kremlin, la volonté de faire voler haut l’aigle à deux têtes de la Russie est forte.  Analysons donc historiquement l’évolution du prestige international russe qui, à la différence d’autres pays, se caractérise par une certaine intermittence à travers les siècles.

 

Alexandre 1er, sauveur de l’Europe

Si Pierre (1672 – 1725) et Catherine (1729 – 1796), les deux surnommés « les Grands » durent leur renommée surtout à la création et à la consolidation de la Russie occidentale, le premier Tsar a bénéficier d’un véritable prestige mondial, compte tenu de son influence sur l’équilibre des nations, est Alexandre 1er (1777 – 1825). Vainqueur de Napoléon lors de la campagne de 1812, il entre à Paris en triomphateur en 1814, après la défaite française de Leipzig. L’énorme réserve d’hommes de l’empire russe, alliée aux rigueurs de l’hiver, a plié les armées françaises et permis aux royaumes européens vassaux ou asservis de s’offrir la revanche. Après la victoire militaire, celle diplomatique :  au Congrès de Vienne de 1815 il est, avec Metternich, l’artisan de la Sainte Alliance (Russie, Autriche et Prusse) qui, pendant presque cinquante ans, permettra la survie de l’Europe de la Restauration.

 

Nicolas 1er, chantre de la réaction mais victime des nouveaux équilibres

Le frère cadet d’Alexandre, Nicolas 1er (1796 – 1855) assure parfaitement l’héritage fraternel et, en appliquant les principes de la Sainte Alliance, intervient en 1848 pour réprimer les insurrections libérales, notamment dans l’Empire d’Autriche. Ses armées réduisent au silence les révolutionnaires de Budapest et sauvent le trône du tout jeune François Joseph d’Habsbourg. La décennie se clôt ainsi avec l’Empire Russe dans les habits du garant de l’équilibre européen ; toutefois le rayonnement du Tsar sera de courte durée. En 1853, les différends avec l’Empire Ottoman conduisent à la Guerre de Crimée, où les Anglais et les Français, qui n’ont aucune envie de voir la flotte russe avoir libre accès à la Méditerranée, interviennent à coté de la Turquie, bientôt rejoints par le Royaume de Piémont-Sardaigne, désireux de faire partie du cercle des grandes puissances. La prise de Sébastopol et la défaite militaire anéantissent l’influence russe en Europe pendant des longues années, et créent les prémices de la première guerre mondiale car le Tsar (Nicolas 1er est mort et son fils Alexandre II lui a succédé) gardera une profonde rancune vers l’empereur d’Autriche, qui ne lui a pas rendu la politesse en intervenant à son coté.

 

Joseph Staline, un criminel appelé « père du peuple »

Le règne de derniers Tsar ne voit pas le retour de la splendeur passée. Bien avant la Révolution d’Octobre la Russie subit un grave échec avec la guerre russo-japonaise de 1905 et sa participation à la première guerre mondiale se solde par plusieurs défaites face aux allemands. Lénine, quant à lui, est bien trop occupé à instaurer sa révolution bolchevique et à massacrer tout ce qui n’est pas rouge et prolétaire pour songer au rayonnement au delà des frontières. Son digne successeur dès 1922, Joseph Staline (1878 – 1952), va s’en occuper. Si le soutien aux républicains espagnols échoue face aux armées de Francisco Franco, la lutte contre le Troisième Reich dès 1941 et la victoire de 1945 le propulsent au faîte de la gloire, tant militaire que politique et idéologique. Pour la première fois toute l’Europe Orientale et une bonne partie de l’Europe Centrale sont sous l’influence directe de la Russie, voir asservies à celle-ci. De plus, l’engouement, même en Occident, pour la propagande communiste, fait vite oublier les millions de victimes de Staline et l’Union Soviétique atteigne le statut de paradis des travailleurs et de patrie du soleil de l’avenir. Le monde bipolaire, la confrontation entre USA et URSS et la guerre froide peuvent commencer…

 

Vladimir Poutine, ou la tentation du retour

Comme pour les derniers Tsars, les Secrétaires Généraux qui succèdent à Staline sont témoins du déclin de la puissance russe.  Si les insurrections de Budapest et de Prague sont étouffées dans le sang, Nikita Khrouchtchev plie dans le bras de fer avec Kennedy lors de la crise des missiles de Cuba et ne s’impose pas avec l’érection du Mur de Berlin. Les autres dirigeants soviétiques connaissent les déboires de la guerre en Afghanistan et des protestations syndicales en Pologne. L’Union Soviétique et le Pacte de Varsovie meurent sous la présidence de Gorbatchev, la Guerre Froide se termine, dans un monde qui devrait voir le triomphe de la Pax Americana. Les cosaques du Don abreuvant leurs chevaux dans les fontaines européennes ne viennent plus hanter les rêves de personne.

Toutefois… L’absence d’un adversaire institutionnel conduit les empires de tous les temps à se relâcher. La dynamique guerrière, même si seulement dans les mots, cède la place à des interrogations sur le bien-fondé de ses actions et le doute se répand, chose hautement louable dans une société de philosophes, mais malheureusement inappropriée pour une puissance qui se voudrait telle à niveau planétaire. Ainsi, alors que l’Europe occidentale et les Etats Unis deviennent de plus en plus autocritiques, la Russie néo-absolutiste de Vladimir Poutine redécouvre les joies du « grand jeu » et de la politique de puissance.

 

Pouvoir d’un jour ou pouvoir de toujours ?

Nous l’avons vu, au cours des deux cent dernières années (1813 – 2013) le prestige russe a certes été très marquant, mais seulement pendant des périodes déterminées, à la différence de celui des autres puissances mondiales (ex. la France du XVII° et XVIII° siècle, la Grande Bretagne du XIX° et les Etats Unis du XX° siècle). Le XXI° siècle sera-t-il russe ou autre chose ?

Cosacques du Don - Crédit : Google Images

Cosacques du Don - Crédit : Google Images

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6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 15:38

Mettez "Syrie" à la place de "Serbie", remplacez "1914" par "2013", ouvrez un manuel d'Histoire et vous connaîtrez l'avenir !

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 17:42

En cette rentrée littéraire, fleurissent dans les librairies les volumes consacrés aux causes de la Première Guerre Mondiale où des éminents historiens décryptent l’inexorable mécanisme des alliances et des malentendus qui mirent fin à la Belle Epoque et signèrent l’arrêt de mort de l’Europe.  Souvent, nous avons mis en exergue les immenses lacunes en connaissances historiques de nos contemporains ; toutefois,  au cours des derniers jours, il semblerait qu’un sursaut de lucidité et de sens de l’Histoire ait bénéficié aux esprits des anglo-américains, en le retenant face au risque d’un conflit que le Vatican a décrit comme possible porte vers une guerre mondiale.

A Londres David Cameron a demandé l’aval du parlement avant d’engager l’armée en Syrie et, face au vote négatif, a conclu avec flegme britannique : « J’ai compris, nous n’y irons pas ».

Laissé par son allié le plus ancien (depuis 1812 aucune guerre n’a opposé les Etats-Unis et la Grande Bretagne), Barack Obama s’est vu aussi contraint de soumettre sa volonté guerrière au Congrès, qui semble être vigoureusement et d’une façon bipartisan opposé à l’aventure au Moyen- Orient.

Et en France ?

Monsieur Hollande, qui pendant deux jours s’est cru la réincarnation de Lafayette après avoir récupéré (dixit John Kerry) le titre de « plus ancien allié de la France » après la défection anglaise (avec un procédé qui nous fait penser au titre de Miss France hérité par sa première dauphine…) se trouve maintenant tout seul face à Bachar el Hassad. En recourant à l’une des plus vieilles solutions pour reconquérir une popularité inexorablement déclinante, François Hollande est tenté par l’aventure militaire. Après s’être vu affublé des titres peu flatteurs de « capitaine de pédalo », « pépère » ou « inspecteur Gadget », il imagine qu’une intervention militaire pourrait agir comme un puissant catalyseur du pays et restaurer l’Union Sacrée. Une guerre, donc, car « intervention militaire » ou, pire encore, « mission de paix » ne sont que le maquillage politiquement correct de la bonne, vieille guerre. Une guerre que Monsieur Hollande serait prêt à engager, peut-être même sans le mandat des Nations Unies. Ce qui nous surprend, est le fait que, après avoir clamé lors de la campagne électorale contre la supposée dérive « monarchiste » de la présidence française (il serait ici trop facile d’imputer cette attitude au traumatisme « Royal» qu’il a vécu…),  en invoquant un surplus de « démocratie participative », il soit maintenant farouchement attaché aux prérogatives présidentielles de la charte gaullienne (et pour une partie de la Gauche, De Gaulle est toujours l’homme du « coup d’état permanent »). Nous imaginons aisément, si l’Elysée était habité par une personnalité de Droite, le concert de pleureuses invoquant la démocratie et agitant les fantasmes de la dérive dictatoriale et des sabreurs assoiffés de sang…

Que veut-il Monsieur Hollande, à part inverser la courbe des sondages, bien avant que celle du chômage ?

Tout seul, sans l’Angleterre, sans les Etats-Unis, avec des voisins européens qui n’ont aucune envie de « mourir pour Damas », avec les Nations-Unies bloquées par le double veto chinois et russe, il cherche maintenant des alliés (ainsi s’est exprimé ce soir Jean-Marc Ayrault) pour le sortir de l’embarras. Si le soir, dans la solitude de sa chambre du Faubourg Saint-Honoré, l’ancien maire de Tulle cherche une figure historique à qui se comparer, il ne trouvera pas son mentor dans Charles de Gaulle ni dans le tant aimé François Mitterrand, mais dans Emile Ollivier, premier ministre du Deuxième Empire, qui engagea la France, « d’un cœur léger », dans la guerre de 1870, avec les résultats bien connus…

 

P.S. (Post Scriptum, et non Parti Socialiste…)

Si d’aventure la France se trouvât à être engagée militairement en Syrie, il va de soi que nous soutiendrons sans arrière-pensées l’armée et nous féliciterons de ses victoires. Le jugement politique, en revanche, demeure toute autre chose…

 

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 09:38

 

Ou du génie en politique

 

La dernière ( ?) charge du Cavaliere

Qu’il soit chassé du Sénat avec infamie ou qu’il garde son siège à la suite d’une de ces pirouettes institutionnelle dont la politique italienne a le secret ; qu’il soit assigné à résidence ou libre de se déplacer comme bon lui semble ; qu’il soit trainé dans la fange comme un bandit de grand chemin coupable d’avoir sali de ses gros sabots les temples de la démocratie ou qu’il soit vénéré comme l’énième Saint martyre de la liberté, il est  en dehors de toute possibilité de doute que Silvio Berlusconi ait été, est et peut être sera encore le seul personnage d’envergure de la vie politique italienne depuis vingt ans.

Rappelons brièvement les faits : le 1er aout 2013, la Cour de Cassation (instance ultime d’appel dans la procédure pénale italienne), au bout d’une saga judiciaire de douze ans, confirme la condamnation de Silvio Berlusconi à quatre ans de prison et surtout à l’inéligibilité perpétuelle dans le cadre d’une histoire de fraude fiscale liée à des acquisitions de droits télévisuels par le groupe Mediaset, la holding de Mr Berlusconi. Ce dernier n’est pas un novice des prétoires : il y a quelques mois il a déjà été condamné à sept ans d’emprisonnement, en première instance et donc bénéficiant toujours de la présomption d’innocence, pour corruption de mineure. Le sulfureux « Rubygate », du nom de la jeune prostituée protagoniste de l’histoire, a pendant un instant ramené aux fastes de jadis les personnages le plus aimés des comédies désinvoltes italiennes des années ’70 : les notables vieillissants et dévorés par un subit retour du démon de midi et les jolies donzelles dont la vertu est inversement proportionnelle à la profondeur du décolleté.

Toutefois, dans ce cas le jugement n’est pas définitif, et vue la vitesse à laquelle procède la justice italienne (il est question, pas exemple, de rouvrir une nouvelle procédure sur l’attentat de Piazza Fontana, à Milan, qui date de 1969…) Silvio Berlusconi n’a pas à s’inquiéter. En revanche, le jugement Mediaset est définitif et, selon le Code de procédure pénale actuellement en vigueur (et nous attirons volontairement l’attention des lecteurs sur l’adverbe « actuellement »), il n’y a plus de recours pour le Cavaliere pour affirmer son innocence. Ce n’est pas le spectre hautement irréaliste d’un emprisonnement (que la République Italienne est lointaine des Etats Unis et de l’exhibition de Dominique Strauss-Khan menotté comme un vulgaire dealer !) ni celui de voir l’ancien président du Conseil expier ses méfaits dans des travaux d’utilité sociale qui hante en ce jour le Popolo della Libertà (le parti de Mr Berlusconi, allié et pilier du gouvernement de « larges ententes » d’Enrico Letta, avec le Partito Democratico de gauche et les centristes de Scelta Civica) et son leader, mais le risque bien réel que, en appliquant la loi anticorruption votée sous le gouvernement Monti (legge Severino, qui prévoit l’inéligibilité aux charges électives pour tout condamné en dernière instance), le Parlement prononce la déchéance de Silvio Berlusconi de son siège sénatorial. Autour de cette eventuialité, les partis jusqu’à ce moment alliés (quoique forcés…) de gouvernement s’écharpent allégrement,  en mettant en danger les jours d’Enrico Letta comme président du Conseil. L’intenable suspens est destiné à perdurer au moins jusqu’au 9 septembre, quand la commission parlementaire chargée du dossier se réunira pour statuer sur le cas, sauf si les surnommés « faucons » du parti berlusconien ne décident que le moment de la guerre est venu est faire chuter le gouvernement.

Entre temps, Silvio Berlusconi, retranché dans l’une de ses villas, reçoit fidèles et avocats, tandis que des négociations souterraines et intriquées se nouent entre tout ce que la Péninsule compte de politique…

Toges rouges contre marionnettistes noirs

Il est aisé pour les commentateurs étrangers de ne pas arriver à s’expliquer comment un parti installé dans la vie publique de son pays soit prêt à faire sauter un fragile équilibre politique, atteint après des élections à l’issue incertaine, pour défendre son leader qui a été condamné dans une affaire qui n’est pas politique. Il est aisé également de se draper d’indignation devant l’insulte à la magistrature et à la constitution que l’attitude de Silvio Berlusconi semble représenter. Certes dans un pays de tradition anglo-saxonne cela n’arriverait pas : l’homme politique accusé, bien avant toute condamnation, donne immédiatement sa démission et affronte la justice comme un citoyen ordinaire (mais cela est-il vrai ? Ou plutôt s’agit-il de la vision idéalisée que nous, européens du Sud, avons des mœurs politiques du berceau de parlementarisme ?). Il est toutefois vrai aussi que en Italie, depuis les années 90, l’évolution politique est très (trop) souvent passé via des opérations judiciaires : les enquêtes du juge Antonio Di Pietro (ensuite reconverti dans la politique comme leader d’un parti populiste de gauche) eurent raison des vieux partis historiques, poussant Bettino Craxi à l’exile et d’autres au suicide. Les accusations formulées par des repentis de la Mafia contre Giulio Andreotti permirent opportunément de l’écarter de la course à la présidence de la république. Le mythe d’une dérive politique d’une certaine magistrature, à la solde d’une  gauche intransigeante et jacobine, ne pouvait que séduire une partie de la droite, trouvant sa contrepartie dans l’imagination de gauche sous les traits d’un Grand Vieux diabolique, paré de respectabilité mais tirant, dans l’ombre, tous les fils des machinations. La Commedia dell’Arte abandonne donc les personnages souriants d’Arlecchino et Colombina pour mettre en scène les bien plus sinistres et redoutables « Toghe rosse » (les juges « communistes », donc rouges) contraposées au « Burattinaio » (le Marionnettiste, architecte dans l’ombre de tout méfait antidémocratique).  Parfois, pour comprendre la politique italienne et ses mouvements les plus souterrains, il faudrait relire Pinocchio plutôt que Niccolo’ Machiavelli !

Nous venons de faire un peu de lumière sur une attitude récurrente de la politique italienne, il nous reste maintenant à comprendre comment elle soit réduite à vivre et trépider en fonction des vicissitudes d’un seul homme.

 

Entre Charles Darwin et l’horror vacui

Si nous oublions les grands principes de la philosophie et de la morale et analysons les faits d’un point de vue darwiniste, où la survie prime sur toute autre chose, nous ne pouvons que reconnaitre que l’homme politique qui réussit est celui qui fait preuve de longévité. En appliquant ce critère, les noms qui se détachent dans le panorama de l’histoire de l’Italie républicaine sont les moult fois diabolisés Giulio Andreotti et Silvio Berlusconi. Mais si Andreotti était au milieu d’une arène ou d’autres hommes politiques intervenaient avec une plus au moins bonne fortune, depuis vingt ans Silvio Berlusconi est seul sur scène. Donné comme politiquement mort depuis sa démission forcée en novembre 2011, il lui suffît de se présenter comme chef de la coalition de droite lors des élections de février 2013 pour redevenir le véritable protagoniste de l’échéance électorale. Silvio Berlusconi est astucieux et n’a plus rien à prouver ; il a polarisé toute la vie politique italienne autour de sa personne. Ils n’existent pratiquement pas des programmes politiques en Italie, on est simplement « pour » ou « contre » Berlusconi, ceux qui essayent, fort honorablement  et avec des bonnes bases intellectuelles, de formuler des propositions concrètes sans céder aux passions du « berlusconisme » ou de l’  «anti-berlusconisme » se voit relégué à peine à 10 % des voix… La gauche n’a jamais compris ce fait, et à chaque élection charge désordonnément et en sort en pièces.

Silvio Berlusconi gagnera-t-il sa dernière (en date) bataille contre ses adversaires ? L’actuel bras de fer autour de sa possible déchéance est dicté par l’orgueil de l’homme ou est il le prétexte pour des tractations pour rendre son emprise sur ce fragile gouvernement Letta, que tout le monde veut croire comme irremplaçable et sans alternative, encore plus forte ? Monsieur Berlusconi a tout compris, depuis quarante ans, de la publicité et de la communication. La presse le voulait fini, oublié depuis sa chûte en 2011, sous les coups du spread… Il est revenu, et a imprimé encore une fois sa marque à la politique italienne : on est pour Berlusconi ou contre Berlusconi, mais sans Berlusconi on ne sait pas où se situer dans le panorama politique. Quoi qu’il arrive, entre ombre et lumière, Silvio Berlusconi est entré dans l’Histoire.

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 20:58

God save the King !

The King is born !
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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 21:31

L’Hôtel Lambert n’est plus…

 

Imaginez un très vieux monsieur, descendant d’une illustre et ancienne famille. Sa démarche, rendue précautionneuse par l’accumulation des années, n’a pas perdu sa fierté et la conscience d’appartenir à un monde meilleur que le présent.

Ce qui l’entoure, hélas, ne lui plait guère : le monde va si vite, et pas dans la bonne direction.

Son regard clair se pose sur ce qui l’environne sans le voir : mille autres images affluent devant ses yeux, celles d’un monde disparu mais ô combien plus agréable, plus appréciable que l’actuel ! Un monde où les valeurs de la tradition, de l’héritage et de la perpétuation du passé étaient les fondements que tous respectaient.

Puis, une nuit, une nuit très calme, le vieux monsieur a été réveillé dans son premier sommeil. Ce n’est pas pour cause d’un cauchemar (à cet âge-là, les frayeurs nocturnes ont été depuis longtemps domptées) ; plutôt par la joie insoutenable qu’un rêve vient de lui causer : un rêve où le monde d’hier lui est apparu dans toute sa douce splendeur, dans lequel il a cru, pendant un instant, pouvoir encore s’immerger…

Maintenant, seul et éveillé au cœur de la nuit, le vieux gentilhomme, très calme, écoute les battements de son cœur qui s’en vont l’un après l’autre ; jusqu’au dernier, qui arrivera avant le lever du jour…

 

1hot_lambcp1.jpgVoilà, cette petite rêverie mélancolique n’est que la transposition dans le corps et l’esprit d’un être humain de ce que a du endurer le vénérable et noble Hôtel Lambert, parti en fumée cette nuit.

Orgueilleuse garde postée à la pointe orientale de l’Ile Saint Louis, il donnait depuis des siècles la bienvenue à tout voyageur  qui arrivait à Paris en descendant la Seine, il avait abrité des nobles familles et des vieilles fortunes. Hélas, le dernier passage de propriété devait lui être fatal, car il allait tomber dans  des mains on ne peut plus ignares de l’histoire de France, mains de propriétaires pour qui un monument du XVII siècle a autant de valeur qu’un palace de Las Vegas.

Attaqué et violé dans ses entrailles, destiné à devenir la garçonnière de rois du pétrole en goguette, le vieux bâtiment a préféré disparaitre en se repliant sur lui-même dans un autodafé.

 

Nous aimons croire parfois que les objets chargés d’histoire aient une âme et qu’ils puissent, dans des cas extrêmes, décider de leur destin. 

Par une nuit de solitude, l’Hôtel Lambert a choisi de quitter le monde, en s’échappant à ses bourreaux de propriétaires et aussi à la Ville de Paris, qui n’a pas su le protéger.

 

Crédit photo : Google Images

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 22:14

Si la plupart des commentateurs ont voulu retrouver dans « La Grande Bellezza » des traces de la fellinienne « Dolce Vita », nous penchons plutôt pour « La Terrazza » de Ettore Scola. Autant le film de Federico Fellini fait continuellement l’aller-retour entre le monde futile et faussement brillant de Via Veneto et des horribles banlieues déshéritées (les « borgate » chères à Pasolini), autant les personnages de « La Terrazza » ne sortent jamais de leur microcosme haut-bourgeois, mais malgré cela ne sont pas inconscients de la marginalité de leur vie. Marginalité tout assumée, voir vantée avec orgueil, car quel plus subtil plaisir que de se savoir témoins lucides d’un monde qui disparait en faisant semblant de vivre à l’infini ?

La grande bellezza poster film sorrentino-cannesRares sont les films ou les livres qui ont su si efficacement traduire l’âme de Rome. Rome, suprême enjeux de luttes et de conquête depuis l’Antiquité jusqu’à l’aube de l’Ere Moderne, habituée à être envahie, occupée par des dizaines d’armées étrangères, et toutefois toujours capables de les phagocyter, de les « romaniser » au cœur de ses rituels lents et de sa langueur méditerranéenne. Rome, dont le souvenir d’un empire immense dispense de toute velléité de prouver sa valeur dans le monde contemporain, sure de son passée et de sa supériorité, telle une grande dame aristocratique regardant avec indifférence et un brin de mépris de bon aloi les gesticulations d’une foule de jeunes roturières assoiffées de réussite sociale. Rome qui, ayant appris il ya deux-mille ans le principe de « Graecia capta coepit ferum victorem », exténue et suffoque dans ses bras tout conquérant venu d’ailleurs.

« La Grande Bellezza », un film peut être un peu trop long, mais l’étirement des jours dans une langueur indolente n’est pas depuis toujours le caractère premier de l’éternité, et donc quel meilleur hommage pour la ville qui se veut justement éternelle ?

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 20:18

La fin de la liberté de parole (et d’opinion) est-elle pour demain ?

La récente histoire du « mur des cons » (et, avec un esprit proche de l’école primaire, nous aimerions rétorquer à ces austères magistrats : « qui l’écrit, l’est … ») vient illustrer d’une façon éclairante (et inquiétante) la dangereuse dérive vers une pensée unique de plus en plus totalitaire et intégriste. Une pensée avec une coloration politique bien précise, qui s’arroge le droit de distribuer des bons et des mauvais points en termes de moralité et d’acceptabilité de l’opinion, agissant avec une bonne dose de manichéisme effréné.

Et pourtant, tout ce qui fait partie des institutions publiques ou des organisations privées, se sent obligé et se fait une vertu de se transformer en chantre de la diversité et du multiculturalisme, apôtre du pluralisme et de la liberté de parole. Mais de quelle parole s’agit-il, aux faits ? De n’importe quelle parole, en hommage aux véritables principes démocratiques qui garantissent la liberté d’opinion, où à une parole « juste » par rapport à d’autres paroles « fausses » ? Ainsi, en détournant la célèbre phrase de George Orwell : « Toutes les paroles sont égales, mais certaines sont-elles plus égales que les autres ? ». Nous vivons toujours dans une société où les libertés d’opinion et de parole sont garanties ou nous nous approchons sournoisement du régime de  la « bonne » opinion et de la « bonne » parole ?

Toutes ces interrogations nous conduisent à observer le rôle grandissant du clivage idéologique dans la vie publique française (et non seulement), qui à plus de 45 ans de distance est encore affectée par le fait de préférer d’ « avoir tort avec Sartre que raison avec Aron ». D’où vient cette chimère qui veut que seule la pensée de gauche soit dépositaire de la verité ?

 

Une certaine idée de la gauche qui vient de loin

PRAVDA.jpgLe germe de cette séparation entre « pensée orthodoxe » et « pensée hérétique » vient de loin. L’Europe continentale de 1945, au sortir de la guerre, va connaitre non seulement le partage par le rideau de fer, mais aussi un partage plus subtil et néfaste au niveau des consciences. La vieille classe dirigeante bourgeoise et libérale se voit discréditée,  du fait de n’avoir pas su s’opposer avec succès à la montée en puissance du nazisme. L’Union Soviétique et le communisme jouissent d’un prestige hors pair auprès des classes populaires, qui rêvent d’importer le grand soir révolutionnaire à Paris et Rome. Mais les accords de Yalta, bien que critiquables pour avoir livré la Mitteleuropa en pâture à la dictature staliniste, préservent l’Europe occidentale. Quelle est alors la stratégie de nos marxistes nationaux ? Si on ne peut pas s’emparer de l’état et des moyens de production, emparons-nous alors de la sphère intellectuelle, dominons la culture, l’école, les universités, élevons une génération qui nous portera au pouvoir à travers les élections dans dix, vingt, trente ans… L’assaut culturel est donc conduit brillamment, favorisé aussi par le manque de toute alternative philosophique dans l’autre camp : dans un monde balayé par la guerre, où le mot « Droite » est utilisé fallacieusement comme synonyme de « fascisme », où la déchristianisation se met en route, le solide corpus idéologique de la gauche agit comme un aimant sur le milieu intellectuel. Les pays où ce phénomène est particulièrement visible sont la France et l’Italie, là où sans surprise le Parti Communiste de stricte obéissance stalinienne atteint ou dépasse 30 % de l’électorat. Pendant plusieurs décennies, les intellectuels de gauche, se réclamant plus ou moins ouvertement au communisme, dictent leur pensée unique. Un cas emblématique sera la maison d’édition italienne Einaudi (fondée dans les années Trente par le fils de l’économiste libéral et futur président de la république, Luigi Einaudi). Au delà d’un remarquable travail éditoriale qui fera découvrir au public des grands écrivains internationaux, les responsables de cette maison exercent un contrôle impitoyable sur ce qui, à leurs yeux, est « bien » ou « mal » : les auteurs et les livres en odeur d’hérésie politique (c'est-à-dire pas élogieux du marxisme-léninisme et ne prônant pas l’avenir radieux des peuples socialistes…) sont inévitablement voués aux gémonies et considérés inacceptables : tel sera le cas de Boris Pasternak ou de Tomasi di Lampedusa, coupables de ne pas se plier dans leurs écrits à la glorification de la révolution populaire ou du matérialisme soviétique. Certes, la fin du stalinisme et la transformation de l’URSS amèneront à des changements de route, mais le prisme idéologique faisant ressortir une certaine primauté culturelle et intellectuelle de la pensée de gauche comme unique forme intellectuelle moralement valable était destiné à perdurer jusqu’à nos jours, avec les dégâts et l’arrogance médiatique qu’on voit encore. L’arrogance auto-entretenue d’une certaine gauche qui se sent dépositaire de la vérité absolue, qui n’hésite pas à dénigrer l’adversaire (en le traitant de con !), à résoudre (ou ensevelir) chaque contestation en se drapant dans sa supposée supériorité morale, tel un inquisiteur de la Contre- Réforme au procès de Galilée. Il faudra attendre les années Quatre-Vingt et l’arrivée de Margaret Thatcher, la chute du mur de Berlin et la fin du monde soviétique pour que la gauche européenne choisisse définitivement et majoritairement la social-démocratie. Toutefois, si la mue s’est faite notamment en acceptant les principes de l’économie de marché et de la démocratie parlementaire, le vieil orgueil de détenteurs d’une vérité unique suprême demeure intacte et irréductible.

La dérive vers un système totalitaire de pensée unique se traduit aussi, juridiquement, dans la mise en place de toute une série de lois interdisant telle ou telle opinion, en réduisant au rôle de crime tout révisionnisme historique, avec le résultat que certaines pensées, devenues inexprimables et clandestines, finissent par alimenter tout une série de réseaux souterrains, chatouiller les imaginations le plus ingénues et faibles, et générer des drames et de l’intolérance, alors que l’acceptation de leur exposition, sans contraintes, aurait permis, via la libre confrontation, le désarmement des théories le plus absurdes. Hélas, comme nous l’a appris Stefan Zweig : « Là ou s’exprime le parti, la vérité parle rarement ».

 

Diversité de façade et triomphe du marketing de masse

Une attitude assez schizophrène donc, que celle adoptée actuellement par la plupart des sociétés occidentales. D’un coté, nous voyons les multiples appels à la valorisation des diversités et du multiculturalisme, ce qui est sans doute un bien, si il s’agit de valoriser les apports exogènes afin d’améliorer une situation existante, mais un mal si ne fait que créer une juxtaposition de communautarismes et sectarismes. De l’autre coté ; voici l’émergence d’une pensée qui se veut « correcte », « vraie » et donc unique, car point de salut en dehors d’elle ! Ce mécanisme d’exclusion des idées dissidentes (on serait tentée de dire « celle-ci est la meilleure des opinions possibles »), jugées fausses, inacceptables, « nauséabondes » (pour reprendre un terme à la mode utilisé par des commentateurs dont le vocabulaire crie misère…) trouve son origine historique dans l’abandon de la sphère culturelle à l’hégémonie marxiste (ou néo-marxiste), tel que nous l’avons illustré ci-dessus. Mais, comme toute construction intellectuelle basée sur un postulat bancal, même la supposée et très douteuse supériorité morale de la gauche finit par trébucher, et cela arrive aujourd’hui avec cette affaire de « mur des cons ». Regardez comme l’utilisation de l’expression grossière que nos mères nous interdisaient de prononcer est traitée de façon ambigüe par les penseurs et commentateurs de gauche : si elle se trouve dans la bouche d’un président (de droite) de la république, lâchée sur le vif au cours d’une altercation (« casse-toi… »), cela suffit à déchainer les passions et les critiques véhéments des censeurs offusqués par tant de vulgarité. En revanche, si elle apparait dans un contexte de gauche (donc dans le camp de la verité et de la justice !), de plus, préméditée à l’avance (telle la une d’un certain quotidien ou l’affichage syndicale) elle est acceptable, traitée comme un trait d’esprit ou un cri sacré d’indignation populaire.

 

Voici le message que les artisans de la pensée unique veulent donc faire passer : « Soyez différents, soyez multiculturels, brave gens, mais obéissez aux principes de la Vraie, Unique et Juste Pensée, qui vous dit ce qui est bien et ce qui est mal ! ». Tout ça nous rappelle la célèbre phrase attribuée à Henry Ford (qui n’était pas connu pour être un homme de gauche) : « Vous pouvez choisir le modèle de voiture et la couleur que vous préférez, tant que c’est un modèle « T » de couleur noire ».

 

Crédit images : Google

 




 

 

 

 

 

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 20:38

Nous, conservateurs, margaret-thatcher.jpgsaluons pour la dernière fois celle qui, au Royaume-Uni comme ailleurs, enclencha la révolution libérale qui mis fin aux divagations gauchisantes qui avaient circulé tout au long des années 70 (et parfois ensanglanté des pays, comme l’Italie…). Nous n’entrerons pas dans l’analyse de sa politique, dont tout le monde veut s’approprier maintenant, à l’exception de quelques énergumènes d’extrême gauche qui n’ont rien trouvé de mieux à faire que s’adonner à des beuveries faussement jubilatoire (comme nous l’enseigne La Fontaine, alors que le Lion est mourant, même l’âne trouve le courage de le piétiner), nous célébrons ici une femme de courage et de conviction. Certes, la politique est l’art du possible, mais Margaret Thatcher apporta un supplément de grandeur à son action : elle croyait en ce qu’elle faisait, en étant dans cela la digne héritière de ces conquérants qui firent que, avec la Bible et le vapeur, de l’Angleterre le maître du monde. Comme souvent est le cas, sa certitude morale fut interprétée comme de l’arrogance impitoyable (songez donc au sobriquet « TINA », pour « There Is No Alternative »). Comme tous les Grands, la multitude de mesquins et des moralement petits se gaussa de sa chûte, en oubliant que seuls ceux qui ont atteint les sommets peuvent chûter, les autres ne font que trébucher… Maintenant, Margaret Thatcher entre dans l’Histoire, avec les Grands de son pays.

 

Good bye Lady Margaret, God bless you !

 

Crédit images : Google

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